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1000 ans d'Histoire
Le nom de Dampierre provient du latin Domo Petro : la maison de (saint) Pierre. Certains préfèrent cependant y voir une origine plus profane, mais suspicieusement néo-celte : la Dame Pierre.
La présence d’un camp romain a été attestée et des vestiges retrouvés sur le site dénommé « leChatelier » dans la commune. Son établissement est consécutif à la colonisation des Santons (Gaulois de la Saintonge) par les Romains au premier siècle avant Jésus-Christ.
L’histoire moderne du lieu commence à la fin du 10e
siècle.
En 995 est mentionnée l’existence d’un château féodal dont l’église du village était la chapelle castrale. Cette dernière est considérée comme la petite sœur de la célèbre église romane d’Aulnay. Elle fut remaniée aux 12e, 15e et 19e siècles.
Le seigneur d’alors se nommait Adalbert. Sa fille, Pétronille (un prénom lié à la toponymie du lieu), épousa en 1027 un noble de Surgères, Hugues Maingot. Ses héritiers directs et indirects (les Clermont puis les Gondi) furent seigneurs de Dampierre jusqu’en 1598.
Au milieu du 12e siècle (1152), la reine Aliénor épousa Henri II Plantagenêt (roi d’Angleterre en 1165) et lui offrit son duché d’Aquitaine. Dampierre passa alors sous domination anglaise.
A partir de 1179 le roi Philippe-Auguste entreprit une guerre contre cette dynastie rivale qui déboucha sur la Guerre de 100 ans (1337 – 1453). Dampierre fut arrachée aux Anglais par Du Guesclin en 1373. 30 ans plus tôt, en 1342, le dernier Maingot, Guillaume IX, était mort sans enfant. Dampierre revint à sa sœur, Jeanne, qui épousa Aymard de Clermont, membre d’une vieille famille chevaleresque originaire du Dauphiné. A cette époque, le château était toujours une forteresse médiévale sur les hauteurs du val de Boutonne.
150 ans plus tard, François de Clermont, chambellan de Louis XI, accompagna le successeur de ce dernier, Charles VIII, dans sa première campagne d’Italie dont le but était de s’emparer de Naples. Il fut si impressionné par la découverte de l’Italie et de l’art de la Renaissance qu’il décida, à son retour en 1495, de délaisser son vieux château fort et d’ériger, sur le site d’un ancien prieuré des Templiers (tour sud), une demeure de plaisance dans le style des palais italiens. C’est l’origine du château actuel, sis sur
deux îles entourées par l’eau de la Boutonne, principal affluent de la Charente.
Le fils de François de Clermont, Jacques (1477-1549), apporta peu de modifications au projet initial, mais il eut l’honneur de recevoir François Ier au château après une chasse dans la forêt voisine de Chizé.
A la génération suivante en revanche, Jeanne de Vivonne, qui avait épousé Claude de
Clermont (mort en 1545) fit ajouter la double galerie (1545-1550) qui fait aujourd’hui encore la célébrité du monument avec sa voûte à nervures et ses caissons au décor emblématique et alchimique. On y remarque le H et le C imbriqués, initiales de Henri II et Catherine de Médicis, formant malicieusement un D pour Diane de Poitiers, favorite du roi.
La fille unique de Claude et Jeanne, Claude-Catherine, tint à Paris et à Dampierre une cour littéraire protégée par le roi (Charles IX) et célèbre en son temps pour son raffinement et son érudition : « le Salon vert de Dictynne ».
Elevée au Louvre avec Marguerite de Valois (la reine Margot), de dix ans sa
cadette, elle épousa à 18 ans Jean d’Annebault (1561), gentilhomme de la Chambre du roi Charles IX et baron de Retz. Ce dernier mourut dès l’année suivante, à la bataille de Dreux (début des guerres de religions). Veuve, elle hérita de la baronnie de Retz qu’elle transmit à son second mari, Albert de Gondi, épousé en 1565 (elle a 22 ans).
Les Gondi sont une famille italienne, originaire de Florence, dont une partie était déjà installée en France (à Lyon notamment). La mère d’Albert de Gondi, Marie-Catherine de Pierrerive, était une intime de Catherine de Médicis, veuve du roi Henri II, mère de Charles IX. Son fils devra sa longue et prestigieuse carrière à sa proximité et à sa loyauté à la famille royale, de Henri II à Henri IV, dans les temps troublés de la fin du 16e
siècle (1572 : massacre de la Saint-Barthélémy).
Ambassadeur à la cour de Vienne en 1570, il fut ensuite gouverneur de Metz en 1571, élevé au rang de comte de Retz, titré marquis de Belle-Île et des Îles d’Hyères en 1573, promu maréchal de France la même année, nommé gouverneur de Provence en 1574, général des galères en 1579 puis duc et pair de France en 1581. Il assista encore au Sacre d’Henri IV à Chartres en 1594 et mourut 8 ans plus tard à Paris à l’âge de 80 ans.
Albert et Claude-Catherine, duc et duchesse de Retz, n’eurent pas moins de 10 enfants dont Charles de Gondi, général des galères à la suite de son père, Henri de Gondi, cardinal et évêque de Paris, Philippe-Emmanuel de Gondi, père du célèbre « Cardinal de Retz », Jean-François de Gondi, cardinal et évêque de Paris à la suite de son frère qui devint le premier archevêque de la capitale.
Décrite comme la dixième Muse et la quatrième Grâce, la duchesse de Retz fut une figure
intellectuelle majeure de son temps. Polyglotte, elle parlait couramment l’Italien, l'Espagnol, le Latin, le Grec ancien et l’Hébreux. Son « Salon vert » accueillit les esprits les plus brillants comme le poète Pierre de Ronsard ou le musicien et poète Jean-Antoine de Baïf dont elle protégeait l’académie (Académie du Palais) aux séances de laquelle elle était admise. Elle mourut le 18 février 1603 à Paris.
Si Dampierre profita du rayonnement culturel qu’y essaima la savante duchesse, le domaine eut en revanche à pâtir des engagements politiques et des faits militaires de son époux.
Les guerres de religion qui opposaient le clan des catholiques ligueurs mené par les Guise à celui des Huguenots entraîné par les Bourbon déchiraient le pays et en particulier le Poitou, bastion protestant dont La Rochelle était la capitale. En représailles à la destruction du château de Marcoussis, propriété de la femme de Condé (Henri Ier, prince de Condé, cousin germain du futur Henri IV), ce dernier ordonna le saccage et le pillage de Dampierre.
Par chance, le domaine avait fait partie des 31 châteaux français que retint Claude Chastillon, architecte, ingénieur et topographe du roi, dans sa Topographie française, parue posthumément en 1641. Sa gravure du château nous conserve l’aspect de sa splendeur à la veille des événements tragiques de 1587.
En 1598, le domaine passa aux mains des Fourré, bientôt titrés marquis de Dampierre. David, Charles Ier et Charles II Fourré furent successivement gouverneur de Saint-Jean d’Angély. C’est eux qui donnèrent aux bâtiments leur aspect actuel. Ils firent raser le tiers (au nord) qui avait été le plus détruit par Condé, ils transformèrent la cour devant le logis en jardin, établirent la terrasse du côté ouest et agrandirent les fenêtres de cette façade. Leurs armes figurent au-dessus d’une porte sud de la galerie.
Deux événements marquèrent la vie du château au cours du 17e siècle. Le premier fut le séjour du roi Louis XIII, en 1621, se rendant au siège de Saint-Jean d’Angély (à nouveau contre les Huguenots). Le second fut l’enlèvement amoureux de Marie Fourré de Dampierre, fille de Charles II Fourré et de Marie de Lalande, par un jeune page au service du cardinal de Richelieu, Louis de Foucault, comte de Daugnon. Ce dernier, frondeur repenti (1653) fut maréchal puis amiral de France et gouverneur de la place forte de Brouage. Il épousa Marie de Dampierre en 1649 et s’établit avec elle à Paris dans
l’hôtel d’Antin, actuel marie du 7e arrondissement.
Le domaine resta dans la famille Fourré jusqu’en 1712, puis, de successions en successions, fut vendu en 1752 et acheté par le marquis de Galliffet, lieutenant général des armées du roi (son hôtel particulier parisien abrite aujourd’hui l’institut culturel italien) et sa seconde épouse, Marie-Joséphine-Laure de Lestang-Parade, dont le portrait, mutilé par les révolutionnaires, est toujours conservé au château.
Les Galliffet durent fuir la France en 1789 et le château de Dampierre fut pillé en 1793 puis vendu comme bien national en 1795.
Après de nombreux changement de propriétaires, il fut acquis par une famille de minotiers du val de Boutonne, les Rabault en 1851 puis, par succession passa aux Texier (classement MH en 1926) et aux Hédelin qui assurèrent sa restauration suite à un violent incendie survenu en 2002. Ce sont ces derniers qui créèrent le labyrinthe et les parterres à la française du parc (le jardin de Diktynna), en hommage à la duchesse de Retz et en écho à la symbolique alchimique de la galerie. Cette dernière fut au cœur d’un ouvrage ésotérique célèbre du début du 20e siècle, Les Demeures philosophales
(1930), écrit par le mystérieux Fulcanelli, qui donna à ce joyau de la Renaissance un renouveau de popularité auprès d’un public, dont l'artiste Salvador Dali. Son séjour au château lui inspira une lithographie (1975) dont un tirage est conservé au château ainsi qu’un ensemble de planches illustrant L’alchimie des philosophes.
En 2017, une nouvelle génération a succédé aux Hédelin : avec les familles d'Alain et Danièle-Anne Grunhertz-Pfister.
Dans la continuité de l'action entreprise par Jean-Louis (+) et Marine Hédelin, ils souhaitent poursuivre l'ouverture de Dampierre au public et le faire vivre à travers de nombreuses expositions, concerts, résidences d'artistes et d'écrivain ... renouant avec l'esprit de création, de beauté et de nature, de fête, d'art et de littérature qui a été celui du domaine à ses origines.
SI TU VIENS PARTAGER NOTRE LUMIERE BLONDE : SALUT !
MAIS SI TU VEUX LA PARTAGER LONGTEMPS,
NE VIENS QU'AVEC TON COEUR,
N'EMPORTE RIEN DU MONDE,
ET NE RACONTE PAS CE QUE DISENT LES GENS.
(poème de la Renaissance inscrit sur la façade du château)